Carnet de voyage - Casser des cailloux sur ArcheAge

Les MMORPG cultivent l'étonnante capacité de proposer des activités longues et laborieuses. Armé d'une pioche, je me retrouve ainsi à chasser les tas de cailloux pour progresser et m'enrichir sur ArcheAge.
Artisanat

Les files d'attente étant d'une longueur plus raisonnable, je peux désormais reprendre plus régulièrement et sereinement ma progression sur ArcheAge. J'ai ainsi vécu des quêtes passionnantes me demandant de courir vers l'est, puis le sud avant de repartir vers l'est après un crochet vers le nord afin de trucider machin, pour finalement gravir une colline pour tuer des hiboux qui me donneront à chaque fois un seule plume alors que le PNJ m'en réclame quinze et ainsi de suite. Soit dit en passant, quand on tombe sur des hiboux avec une seule plume, on touche pour le coup à la limite d'un monde de fantasy pour des besoins de game design. .

J'aurais volontiers poursuivi cette énumération durant plusieurs lignes, voire cinquante niveaux, si cette balade ludique ne m'avait pas amené jusqu'à des contrées inhospitalières. Alors certes l'aventurier rencontre souvent des situations difficiles entre les attaques de brigands, les invasions de démons ou des revenants particulièrement revanchards vis-à-vis de ceux restés en vie. Mais dans le cas présent, je pense que la présence de nombreuses flaques de sang ou l'indication en haut à droite de mon écran en rouge d'une situation de crise auraient pu titiller mes soupçons, j'allais bientôt mourir sous les coups d'un autre joueur.

La progression sur ArcheAge va ainsi se confronter aux affres de suivre des quêtes sous la menace de l'instinct meurtrier d'autres joueurs, comportement étrangement récurent dans les mondes virtuels (sans faire aucun lien avec le monde réel où règne la paix). Alors quand je n'ai pas de compagnons d'aventure pour me rendre dans les contrées où mon expérience se cache, je dois me reporter vers d'autres voies pour progresser et j'en viens à mes fameux cailloux.

Artisanat

Certes le monde de fantasy d'ArcheAge reproduit les travers de notre société moderne où l'on va délocaliser et s'en remettre à des outils robotisés afin de produire efficacement des ressources pour une question de rentabilité et d'argent (en précisant que Trion Worlds lutte contre les bots), mais les humains/elfes/chats/autres ont toujours une place quand il s'agit de main-d'oeuvre. Et non seulement je vais gagner de l'argent en revendant le fruit des extractions, mais je vais également gagner en expérience à tous les niveaux, aussi bien pour l'artisanat que pour lancer des boules de feu. Telle est la puissance d'une pioche fracassant des cailloux sur ArcheAge.

Étrangement, l'appât du gain et une progression sécurisée vont pousser de nombreux joueurs à se jeter sur ces fameux tas de cailloux apparaissant à certaines localisations spécifiques. Les mines et carrières seront ainsi des lieux prisés, espace de jeu idéal pour travailler sa technique au planeur afin de piquer littéralement sur sa cible et grappiller la seconde nécessaire pour griller son concurrent. L'extraction et la transformation de minerais ne sont qu'une activité parmi d'autres en matière d'artisanat, usant de points de labeur que seul le temps (ou des potions à acheter) permettra de remonter. Le joueur ne pourra donc pas raisonnablement compter uniquement sur cette activité pour progresser, à moins de prendre considérablement son temps et d'en venir à rêver de pioche et de cailloux, tel un mineur dans l'espace d'EVE Online.

Casser des cailloux n'est qu'un moyen parmi d'autres d'apporter sa pierre à l'édifice ArcheAge, pour une progression possible avec une relative tranquilité. Si l'artisanat contribue à rendre vivant le monde où l'on croise en permanence d'autres joueurs, il est aussi là pour alimenter l'économie et fournir les ressources pour la construction ou autres activités qui conduiront à prendre bien des risques, mais c'est encore une autre histoire.

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